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OGM

Science sans conscience ?

Analyse n°232 de Karin Dubois - juin 2015 Consommation durable


Un OGM est un organisme génétiquement modifié. Cet OGM peut être un animal, une plante, une bactérie à qui on a ajouté ou retiré un gène que l’on trouvait intéressant ou gênant. Un gène, c’est quoi au juste ? Imaginez que votre corps soit rempli de cellules (cellules du foie, des reins, etc.) et que chacune soit remplie de bibliothèques que nous appelons les chromosomes. Eh bien, chaque bibliothèque est remplie de millions de livres que sont les gènes et qui définissent vos caractéristiques (votre taille, la couleur de vos yeux…). Pour résumer outrageusement, les personnes atteintes d’une maladie génétique ont, en fait, hérité d’un livre qui fonctionnait moins bien que les autres.

Le premier objectif de cette technique est de soigner certaines maladies. Que l’on s’entende bien ; il ne s’agit pas d’ajouter un gène directement à l’homme mais bien à un organisme vivant qui sert d’intermédiaire, tel qu’une plante par exemple, pour que celle-ci intègre ce gène dans son fonctionnement habituel et produise quelque chose de nouveau : une molécule à partir de laquelle on tente de créer un médicament.

Le second objectif est plus mercantile puisque des chercheurs tentent d’obtenir des plants plus résistants aux différents insectes ou herbicides ou encore d’accélérer la croissance des animaux destinés à l’alimentation. Bref, d’augmenter leur production et être plus rentables. Et dans ce cas-ci, des scientifiques touchent directement aux gènes des plants ou animaux en question.

Donc, pas d’amalgame ! Si on vous demande si vous êtes pour ou contre les OGM, ayez le réflexe de demander de quoi on parle exactement ; de la technique utilisée en médecine ou des OGM agricoles ?

Alors, certains vous parleront d’organismes transgéniques mais… attention si tous les organismes transgéniques sont des OGM, tous les OGM ne sont pas transgéniques ! Ouh là là, ça se complique déjà ! Non ne partez pas, nous vous expliquons : quand on ajoute un gène "étranger" à un organisme, il devient transgénique. Mais si on se contente de retirer un gène ou de le titiller, on l’appelle simplement OGM. Cette différence est-elle importante ? Oui assez car sous prétexte que certains plants ne sont pas transgéniques, ils échappent au contrôle sanitaire avant leur commercialisation, ce qui ne nous semble pas très honnête. D’ailleurs, des spécialistes de la communication très compétents leur ont donné un nouveau nom : "SAGE" qui signifie sans ajout de gènes extérieurs !

Faut-il nous réjouir de cette technique, faut-il s’en méfier ? Cette question est assez obsédante. Et encore, faudrait-il ici distinguer les domaines d’applications. L’on pourrait par exemple se réjouir des avancées médicales mais refuser les légumes et céréales transgéniques. Comme nous le disions, il faut bien distinguer les deux domaines.

Comme vous pourrez le lire dans les pages qui suivent, les opinions ne manquent pas dans le domaine agricole entre les pro-OGM qui promettent de nourrir le monde, de faire pousser des plants quels que soient les températures et les endroits du monde et de diminuer l’utilisation de pesticides tandis que les anti-OGM s’inquiètent des atteintes à la biodiversité, du niveau de vie et de la santé des hommes, femmes et enfants qui cultivent ou mangent des OGM.

Les OGM améliorent-ils notre vie, participent-ils au contraire au déclin de l’environnement et de la santé humaine ? Ou est-ce un peu des deux ? Essayons de faire le point entre les promesses, les faits et les regards critiques qui entourent cette problématique.

 

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Diplômée en Sciences Politiques, en Sciences du Travail et en Communication, Karin Dubois, coordinatrice du pôle Formation chez Citoyenneté & Participation, est une enthousiaste de la consommation et du développement durables.

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