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Le “ Stop au béton ”

Vers une Belgique plus compacte ?

Analyse n°343 de Naomi Berger - octobre 2018


En serait-il fini de l’étalement urbain ? La Flandre, puis la Wallonie, ont voté l’interdiction, d’ici 2040 pour la première, 2050 pour la seconde, de construire sur des terres non artificialisées 1. C’est une petite révolution. En Belgique jusqu’ici, la construction ne s’est pas démarquée par un souci de modération, loin s’en faut. En l’absence de restrictions, l’appétit des Belges pour les villas quatre façades loin des nuisances des villes a favorisé l’étalement urbain. Si le nord du pays est davantage touché par cet étalement, le sud n’en est pas moins épargné.

Ce phénomène n’est pas sans conséquence. La mobilité en est un exemple criant : les voitures envahissent davantage les routes, provoquant des encombrements toujours plus loin à l’intérieur du pays. Par ailleurs, il faut veiller à raccorder le réseau d’égouttage et d’adduction d’eau courante aux nouvelles habitations. Lorsqu’on étire le bâti, on doit en faire de même pour les services publics. À l’inverse, les espaces naturels et agricoles, nécessaires pour préserver les écosystèmes et pour assurer notre alimentation, diminuent sous les coups des pelleteuses. Le plan "stop au béton" entend organiser notre territoire de manière plus économe et durable. S’il parvient à respecter les objectifs fixés, ce sera une belle avancée. Cependant, si on souhaite un réel basculement, il sera nécessaire d’embrayer sur d’autres mesures parfois éloignées de l’aménagement du territoire stricto sensu.

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1 Une terre artificialisée est une terre retirée de son état naturel, forestier ou agricole, qu’elle soit bâtie, recouverte ou non. . Cela correspond donc aux espaces verts urbains, aux équipements sportifs et de loisirs extérieurs. Définition de l’Institut wallon des statistiques : "Artificialisation du sol", Iweps.be (Institut wallon des Statistiques), 1er septembre 2018, [en ligne :] https://www.iweps.be/indicateur-statistique/artificialisation-du-sol/, consulté le 1er octobre 2018.


Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles

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