Analyse n°345 de Jérôme Vanstalle - octobre 2018
Il y a dix ans, en pleine crise financière mondiale, le groupe Dexia bénéficiait d’une aide de plus de six milliards d’euros. Démantelé à l’automne 2011, il n’en subsiste aujourd’hui qu’une "bad bank", Dexia SA, chargée d’actifs dits "toxiques", et le "bancassureur" Belfius.
Né en 1996 de l’union du Crédit Communal de Belgique et du Crédit local de France, le groupe Dexia connaîtra une expansion rapide au-delà du continent européen. Devenu leader mondial du financement des collectivités locales dès 2001, l’insolent succès de Dexia cachera longtemps un vice qui causera sa ruine : le financement (excessif) par emprunt. Ne pouvant elle-même financer les prêts qu’elle octroyait, Dexia empruntait à faible taux pour ensuite prêter à taux plus élevé sur le long terme. En 2008, face à une hausse des taux d’intérêts, la banque menace de se retrouver en défaut de liquidités, devant être renflouée d’urgence pour pouvoir conserver un accès au marché des capitaux dont elle dépend très étroitement. S’ensuivront trois années de semblant de redressement, avant que la crise des dettes souveraines ne porte un coup fatal à ce qui fut l’un des fleurons de la finance européenne.
Cette analyse propose d’abord une rétrospective sur l’histoire de Dexia, des prémices de sa fondation à son démantèlement. Le coût total des sauvetages de Dexia est ensuite analysé, tandis que deux dernières sections portent sur le rôle du politique dans la « saga Dexia » et sur les enseignements à tirer de celle-ci.
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Jérôme Vanstalle est titulaire d’un master en sciences politiques et responsable du pôle Formation du CPCP.