Analyse n°331 de Jérôme Vanstalle - juin 2018
Lors des élections locales de 2006, la commune namuroise d’Onhaye suscitait une certaine attention par la singularité de la compétition électorale en son sein : une seule liste, menée par le bourgmestre sortant Gérard Cox était en présence – une situation unique en Belgique. À la suite de la réforme du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation (CDLD) entrée en vigueur quelques mois plus tôt en Wallonie, la présence d’une liste unique nécessitait tout de même l’organisation d’un vote afin de désigner le bourgmestre.
Six ans plus tard, quatre communes wallonnes, ainsi que la petite commune flamande de Herstappe (Limbourg) étaient dans la même situation.
En 2018, à quelques mois des élections communales, la question des listes uniques a refait surface, notamment à la suite de l’intervention médiatique du député wallon Philippe Courard, qualifiant un tel cas de "mauvais coup porté à la démocratie"1. À ce jour, il n’est pas encore certain que des situations de listes uniques vont se reproduire2, mais force est de constater que certaines communes semblent déjà prendre cette voie. La situation interpelle dans une société démocratique, tant elle semble être en totale contradiction avec le principe du pluralisme. La question se pose donc : les listes uniques constituent-elles une menace pour la démocratie locale ?
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1 S. Boudou, « Dans une lettre, Philippe Courard appelle les citoyens à s’engager », TV Lux, 17 avril 2018, [en ligne :] https://www.tvlux.be/dans_une_lettre_philippe_courard_appelle_les_citoyens_a_s_engager28930-999-344.html, consulté le 8 juin 2018.
2 Les listes doivent être présentées à l’administration communale le 13 ou le 14 septembre 2018.
Jérôme Vanstalle est titulaire d’un master en sciences politiques et responsable du pôle Formation du CPCP.