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Le burn-out

Un syndrome en soif de reconnaissance

Analyse n°330 de Marie-Sarah Delefosse - juin 2018


"Le stress serait-il devenu le nouveau mal du siècle ?", nous demandions nous dans une précédente analyse1. Attention spoiler : oui, il l’est… Le stress, mécanisme archaïque de protection qui nous permet de centrer notre énergie pour attaquer ou fuir lorsque nous rencontrons une menace, est devenu un processus délétère, un mal qu’il faut apprivoiser, si nous ne voulons pas en subir les conséquences néfastes : troubles du sommeil, risques accrus de diabète et de maladies cardio-vasculaires, mais aussi de trouble dépressif ou de burn-out… Le burn-out justement, mal du siècle pour certains, est une maladie du stress : que ce soit psychiquement ou physiquement, nous ne pouvons pas résister éternellement aux facteurs de stress chroniques. Si ceux-ci ne disparaissent pas, nous finirons toujours par « craquer », nous épuiser : c’est le stade du burn-out.

Ce syndrome est de plus en plus répandu au sein de la population. Nous connaissons tous une personne qui est "tombée en burn-out" ! D’ailleurs, "une étude révèle que près d’un travailleur sur dix est en burn-out. Cela représentait en 2010 plus de 4 500 salariés et plus de 7 600 en 2015."2 Et ici, nous n’évoquons que les travailleurs !3 Ce n’est donc pas un trouble anodin, d’autant qu’outre ses conséquences sur la santé, il a aussi un impact négatif sur l’économie. En effet, le présentéisme et l’absentéisme liés au stress au travail engendrent une perte de productivité qui coûterait, selon l’Agence européenne pour la Santé et la Sécurité au travail (EU-OSHA 2014), 25,4 milliards d’euros dans l’Union européenne.4 Et encore une fois, nous n’évoquons que le burn-out lié au monde professionnel. L’ampleur des conséquences est donc bien plus grande si l’on envisage l’ensemble des syndromes d’épuisement, qu’ils soient professionnel, parental ou scolaire.

Au vu de l’ampleur du phénomène, il nous a semblé important de mieux comprendre ce trouble. Si, comme nous le verrons, les différents types de burn-out ont des points communs, il s’agit néanmoins de troubles qui divergent de par leurs origines et une partie de leurs conséquences. Cette analyse se concentrera sur le burn-out professionnel. Pour ce qui concerne le syndrome méconnu qu’est le burn-out parental, c’est par ici 5.

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1 L’analyse du CPCP sur le sujet est disponible en ligne : M.-S. Delefosse, Le stress, maladie du siècle ?, Bruxelles : CPCP, « Au Quotidien », 19, 2017, [en ligne : ] http://www.cpcp.be/etudes-et-prospectives/0/stress-maladie-siecle.
2 « Question écrite n°1600 du 12 mai 2017 de Madame Kattrin Jadin à la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Publique », in Questions et réponses écrites QRVA54123, Chambre des Représentants de Belgique, 26 juin 2017.
3 Le burn-out peut être professionnel, mais aussi parental, comme nous le verrons dans une seconde analyse.
4 Conseil supérieur de la Santé, Burnout et travail, Bruxelles : CSDS, Avis n°9339, 2017, [en ligne :] https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/css_9339_burn_out_zisa4_full.pdf, consulté le 18 juin 2018.
5 M.-S. Delefosse, Le burn-out parental : une histoire d’équilibre, Bruxelles : CPCP, « Analyses», 2018, [en ligne :] http://www.cpcp.be/etudes-et-prospectives/collection-auquotidien/burnout-parental.


Marie-Sarah Delefosse est titulaire d’un master en sciences psychologiques à orientation « organisation, travail et société ». Elle est directrice générale de Citoyenneté & Participation

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