Analyse n°318 de Dimitri Greimers - novembre 2017
Aujourd’hui, une truite peut être élevée au départ en Italie, au Danemark ou même en Turquie, poursuivre ensuite sa croissance dans nos Ardennes avec des intrants développés dans un pays tiers, avant d’être transformée en Allemagne et commercialisée dans toute l’Europe. En réalité, chaque secteur de production connaît un éclatement de sa chaîne de production.1 Même les secteurs agroalimentaire et textile, longtemps protégés par les gouvernements nationaux, poursuivent ce mouvement.
La fin de la Deuxième Guerre mondiale marquait le début d’une période d’ouverture des marchés nationaux. D’année en année, les barrières entre les États se sont progressivement levées pour aboutir aujourd’hui à un ordre économique mondialisé. Ces dernières années, sous l’influence de bouleversements politiques, économiques, et technologiques, les échanges entre États ont subi une succession de coups d’accélérateur.
Cette réorganisation des échanges commerciaux est porteuse d’autant de menaces que d’opportunités. Face aux pressions de l’économie globalisée, les initiatives insistant sur la consommation locale fleurissent avec l’appui de nombreux acteurs. Chaque semaine, la presse fait écho de nouveaux marchés du terroir, coopératives locales et durables, et autres initiatives en faveur de la production et de la consommation de produits locaux. Tout se passe en réalité comme s’il existait un soutien presqu’unanime autour de l’achat de proximité.
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1 S. Berger, Made in Monde. Les nouvelles frontières de l’économie mondiale, Paris : Points, 2007.
Dimitri Greimers est titulaire d’un master en sciences politiques à orientation Affaires publiques.