Analyse n°306 de Naomi Berger - septembre 2017
Le futur Plan régional de Développement durable (PRDD) bruxellois reflète les préoccupations urbanistiques et planificatrices de notre époque. Comme son intitulé l’indique, la priorité est accordée au caractère durable de la ville. Le Plan reprend une série d’orientations qu’il compte donner à la Région de Bruxelles-Capitale. Parmi celles-ci, la préservation du patrimoine naturel et culturel.
A priori, il n’y a rien d’étonnant à associer la protection de l’héritage et la transmission de celui-ci aux générations suivantes. La logique du raisonnement se heurte, cependant, à sa mise en pratique. En effet, la place du patrimoine dans la ville durable n’est pas aussi évidente qu’on le pense. Les besoins en identité inclusive, en mixité, en résilience et en densité, essentielles au caractère durable de la ville, n’entrent pas toujours en résonance avec la protection du patrimoine bâti. La valorisation de cet héritage peut même comporter des effets secondaires néfastes comme la gentrification et la muséification qui excluent de la ville patrimonalisée certaines activités et certains groupes sociaux. Or, l’hétérogénéité, tant des fonctions que des populations, est fondamentale pour préserver l’autosuffisance nécessaire à la durabilité de la ville. Ces deux politiques sont-elles conciliables ?
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Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles