Analyse n°298 de Naomi Berger - juillet 2017
Il y a plus de quarante ans, la Belgique réduisait singulièrement le nombre de ses communes, celles-ci passant de 2 359 à 596 pour finalement atteindre le nombre actuel de 589 à la suite de la fusion des communes d’Anvers. Et il semblerait qu’au nord du pays on ne souhaite pas en rester là. La ministre flamande de l’Intérieur, Liesbeth Homans, ainsi que le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, tous deux N-VA, poussent dans le sens d’une nouvelle opération de fusion des communes flamandes. La première en encourageant les petites localités à se regrouper, le second en invitant la périphérie anversoise à se joindre à la plus grande ville de Flandre. Au sud du pays comme à Bruxelles, aucun mouvement similaire ne pointe à l’horizon. Pourtant, l’existence des 19 communes bruxelloises ne fait plus l’unanimité depuis longtemps, si elle l’a un jour fait...
Le champ des critiques portant sur les absurdités que connaît la Région de Bruxelles-Capitale est vaste : des règles de stationnement qui varient à seulement quelques dizaines de mètres de distance, un découpage territorial obscur, un nombre faramineux de ministres/échevins… Nous ne reviendrons pas sur ce qui a déjà été illustré abondamment ailleurs. Nous souhaitons, ici, mettre en lumière les logiques concurrentes entre la Région et les communes. Ces deux niveaux de pouvoir, distincts mais superposés, doivent, simultanément, coordonner leur action et se démarquer l’un de l’autre. Se différencier pour justifier le bien-fondé de leur existence. Si l’exercice est périlleux, n’est-il pas également superflu ? La Région pourrait-elle se passer de ses communes ? Tout porte à croire que oui.
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Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles