Analyse n°207 de Michel Dejong - juin 2014
Dans notre précédente analyse1, nous avions dressé le portrait robot de l’obsolescence programmée. Après en avoir donné la définition et recensé les différentes formes qu’elle pouvait prendre, nous avions souligné les nombreux impacts négatifs qu’elle génère : impacts environnementaux tout d’abord, que ce soit au niveau de la surexploitation des ressources naturelles ou de la production toujours croissante de déchets ; impacts sociaux et économiques ensuite, en termes de santé, d’inégalités sociales, d’endettement ou d’emploi…
Notre modèle économique est actuellement basé sur une croissance constante de la production, et donc sur une croissance constante de la consommation. Notre société de consommation repose ainsi sur trois piliers : la publicité, l’obsolescence programmée et le crédit à la consommation. Obsolescence et surconsommation sont donc intimement liées et se nourrissent mutuellement. Or, si ce modèle avait pu paraître comme salutaire pour sortir de la crise et relancer l’économie, à une époque où l’on n’imaginait pas que nos ressources naturelles puissent un jour s’épuiser, aujourd’hui il nous mène irrémédiablement dans le mur. En effet, cet épuisement a déjà commencé et ne fait que s’accélérer. Notre société tout entière est arrivée à un tournant de l’Histoire. Au plus tôt nous amorcerons ce tournant, au mieux nous vivrons la transition.
Nous devons donc changer ce modèle. Mais lutter contre l’obsolescence programmée, n’est ce pas prendre de gros risques économiques ?
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1 Dejong, M., L’obsolescence programmée : Portrait robot, CPCP, 2013, http://www.cpcp.be/index.php?option=com_cckjseblod&task=download&file=publications_fichier&id=1917.
Biochimiste, licencié en sciences de la santé publique, Michel Dejong est animateur au sein du pôle Éducation permanente « Consommation durable » du CPCP.