Analyse n°155 de Julien Milquet - juillet 2012
L’Union Européenne (UE) est de plus en plus souvent sujette aux critiques concernant son fonctionnement. Elle n’intéresserait pas (ou plus) suffisamment les citoyens européens et est désormais perçue par beaucoup d’entre eux comme antidémocratique, ainsi qu’en atteste la montée en puissance des formations politiques dites "eurosceptiques" au sein de l’espace européen. Les élections européennes sont d’ailleurs souvent synonymes de désintérêt des Européens qui "boudent" davantage ces élections par rapport à leurs élections nationales.
En effet, l’UE est vue par beaucoup comme une organisation supranationale ne prenant pas suffisamment en compte les particularismes régionaux ou locaux, imposant "sa" propre vision aux nations et leur ôtant leurs prérogatives… En somme, elle est perçue comme une entité fonctionnant "à part", de manière autonome et avec peu de liens avec la vie quotidienne des citoyens de l’UE. L’inverse d’une organisation démocratique donc. En février 2000, le texte adopté lors de la Conférence des représentants des gouvernements des États membres note elle-même qu’elle "reconnaît la nécessité d’améliorer et d’assurer en permanence la légitimité démocratique et la transparence de l’Union et de ses institutions, afin de les rapprocher des citoyens des États membres".
La question est donc de savoir si l’Union Européenne fonctionne ou non de manière démocratique et de déterminer avant tout d’où vient ce sentiment d’absence de démocratie au sein de l’UE. Afin de répondre à cette thèse, il convient préalablement d’analyser d’où vient le désintérêt des Européens pour l’Union Européenne, base initiale du sentiment d’une UE qui serait non démocratique ou tout du moins pas assez. Il importera également d’analyser dans quelle mesure ce sentiment, associé à une certaine dépolitisation, pourrait faire le lit du populisme, méthode politique déferlant actuellement sur les pays de l’UE. Il faut ensuite passer au sujet proprement dit et tenter d’analyser et de décrypter le processus de prise de décision au sein de l’UE. La question du rôle du Parlement Européen par rapport à d’autres institutions européennes où les représentants ne sont pas élus directement par le peuple devra également être abordée, de même que la question du rôle spécifique des partis politiques européens. La fin de l’analyse se devra, après évaluation du caractère démocratique des institutions de l’Union Européenne, d’élaborer des pistes de réflexion en vue de l’amélioration de ce caractère démocratique afin de rendre les Européens plus proches de l’organisation qui occupe pourtant une place fondamentale dans leur vie politique globale.
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