Analyse n°143 de Jean-François Boulet - février 2012
Devant l'importance des flux migratoires dirigés vers l'Europe, l'intégration des populations immigrées fait figure d'enjeu majeur pour les sociétés occidentales. Face à ce défi, la Flandre a mis en place une politique volontaire et structurée connue sous le nom "d'inburgering". Originaire des Pays-Bas 1, ce terme fait référence au parcours formatif proposé, ou imposé, aux personnes d’origine étrangère qui viennent s’installer au nord du pays. Il comprend différents cours ainsi qu’un accompagnement personnalisé.
L’objet de cette analyse est de présenter cette politique dans les grandes lignes tout en gardant un regard critique sur ses objectifs, ses résultats et ses perspectives d’avenir. En effet, l’inburgering intéresse aujourd’hui Bruxelles et la Wallonie dont les politiques d’intégration sont relativement peu structurées à l’heure actuelle. Par ailleurs, la nature contraignante de l’intégration en Flandre est à même de susciter le débat d’autant plus que le ministre compétent en la matière est un nationaliste flamand, Geert Bourgeois (NVA). Nous tacherons néanmoins d’éviter les a priori et de donner la voix aux différentes parties concernées.
De manière concrète, la mise en place et le contenu du parcours seront brièvement présentés. Il sera ensuite question d’évaluer le fonctionnement et les résultats obtenus par ce programme accueillant chaque année des milliers de participants. Enfin, nous aborderons plus précisément deux aspects sensibles de cette politique d’intégration dans l’optique du débat francophone sur la question.
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1 Une loi « inburgering » y est en vigueur depuis 1998.