Analyse n°65 de Citoyenneté & Participation - septembre 2009
À la sortie de la deuxième guerre mondiale, l’objectif des pays européens était d’éviter à jamais une nouvelle guerre. C’est d’ailleurs cette motivation qui les a unis dans un long processus de communautarisation toujours en cours. Le premier objectif reste atteint, puisque l’Union européenne garantit depuis plus de 50 ans la paix sur le continent.
Le marché commun, la libre circulation des biens, des personnes, des capitaux, la monnaie unique tendent vers une unification des liens de plus en plus étroite et rendent improbable un conflit militaire entre États membres.
Cependant, cette "communauté d’intérêts" ne les empêche pas d’avoir des points de vue et des politiques très divergents, notamment en matière de défense. En effet, malgré deux tentatives dans l’histoire, la Communauté européenne n’est pas arrivée à se mettre d’accord sur une politique commune de défense : le premier projet est lancé en 1950 dans le contexte de la guerre de Corée. La demande venait des États-Unis dans le but de constituer une armée face à la menace soviétique. La Communauté Européenne de Défense (CED) aurait été soumis à l’OTAN pour l’utilisation de ses troupes et pour l’élaboration de ses stratégies. Inquiète de perdre sa souveraineté et de voir le réarmement de l’Allemagne, la France refuse de ratifier ce projet. Fin 1961, la France propose, à son tour, une politique de défense, le Plan Fouchet. Cette fois, le projet de De Gaulle heurte les pays du Benelux qui restent forts atlantistes 1. Dans ce contexte de Guerre froide, les États-Unis rejettent toute indépendance militaire européenne en dehors de l’OTAN.
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1 Fabien Terpan, « La politique de sécurité et de défense : l’UE peut-elle gérer les crises ? », Presses de l’Université de Toulouse, 2004.