Analyse n°44 de Citoyenneté & Participation - décembre 2008
Nous vivons une nouvelle ère, celle de l’après PC. Le Web est désormais une plateforme d’ouverture et de collaboration où la fluidité de la circulation d’information 1 s’accroît sans cesse. Près du quart de la population mondiale s’en sert. Internet est devenu si simple que chaque internaute peut l’utiliser à son gré au point d’en devenir acteur. Avec les blogs, par exemple, les internautes s’expriment directement sur leurs sites. Grâce à YouTube et Dailymotion, ils peuvent partager leurs vidéos. Sur MySpace ou Facebook, ils développent leurs réseaux sociaux.
Bref, le paradigme de la société de l’information en tant que modèle sociétal prend forme avec ses atouts et avatars. De nouvelles technologiques numériques 2 révolutionnaires aux conséquences indescriptibles bouleversent nos modes de vie. Il s’agit, en l’occurrence, du fait de la convergence numérique ou digitale. En clair, l’information numérique, "dématéralisée", justifie ce saut qualitatif et permet au Web de jouer pleinement son rôle novateur de plateforme.
Photo, vidéo, musique et données se côtoient sur le même support 3 et circulent par les mêmes canaux 4. D’où une réplication infinie sans perte de qualité et un mélange extraordinaire des genres. Ainsi, par exemple, nous pouvons utiliser Internet pour passer des appels gratuits en VOIP5 ou encore se servir d’un téléphone, via Wifi, pour naviguer sur Internet.
Mais l’essor de ces logiciels de mise en relation, d’échange et de partage de contenus induit de profonds impacts organisationnels et économiques en chamboulant des industries bien installées. L’on peut dès lors s’interroger si ce passage obligé au numérique et ses effets de réseau n’augure-t-il pas une disparition programmée de l’ancienne économie de la culture6 ou, bien au contraire, un changement d’échelle dans la diffusion de la culture et des savoirs ?
D’un point de vue méthodologique, la Libre diffusion sert de fil conducteur à cet essai de vulgarisation, destiné à un public intéressé aux enjeux de la musique Libre et du Web 2.0. Nous évoquerons, chemin faisant, la nature de la révolution numérique ainsi que ses implications en termes de droit d’auteur et de piratage de biens culturels. Puis, une conclusion en esquissera les retombées économiques.
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1 Voir, par exemple, les flux RSS (« Real Simple Syndication » ou « système d’abonnement vraiment simple »), qui permettent de s’abonner très facilement à des flux d’informations. De plus, par information, il faut entendre toutes sortes de données numérisées ou numérisables à l’instar de vidéos, textes, photos, etc.
2 Le terme numérique ou digital s’oppose à analogique. Il fait allusion au code binaire, 0 ou 1, et permet de formater n’importe quel son, image ou texte.
3 HD, baladeur, téléphones, PDA sont à ranger parmi les supports. La portabilité numérique en est la marque de fabrique.
4 Parmi ces technologies, nous pouvons citer les périphériques Réseau, Wifi, câbles, Bluetooth, etc.
5 Grâce à la technologie, à l’applicatif, Skype, l’on peut ainsi téléphoner par Internet via le opérateur télécom Belgacom.
6 La culture, dans son acception générale, subit de plein fouet l’évolution digitale et ses effets de réseau. Les industries culturelles, plus particulièrement le secteur dédié à la commercialisation des œuvres, sont , de ce fait, frappées par une évolution inéluctable de leur mode de production et de distribution.