Analyse n°34 de Geoffroy Delitte - décembre 2008
En février 2008, un énorme scandale secoue l’Allemagne. La presse allemande relate au grand public l’aboutissement d’une enquête record: le fisc allemand a fait l’acquisition d’une liste de plus d’un millier de riches contribuables soupçonnés d’avoir caché des fonds au Liechtenstein. C’est un véritable coup de tonnerre. La vague germanique se propage vite à d’autres pays d’Europe occidentale, dont la Belgique. Cette affaire débouche chez nous en juin 2008 sur une cinquantaine de dossiers qui resteront dans le collimateur de la justice. L’affaire fait grand bruit tant dans la presse européenne que mondiale, on frôle même la crise diplomatique: l’isolement du Liechtenstein qui soutient la cause du secret bancaire.
Cette crise nous invite à réfléchir au rôle que jouent les différents paradis fiscaux et/ou centres off-shores. Il s’agit d’évaluer les effets de leur politique et le rôle grandissant que jouent ces places financières dans notre système économique globalisé.
Il n’existe pas vraiment de critère clair, unique et objectif définissant le "paradis fiscal". On les appelle aussi paradis bancaires, havres fiscaux ou centres financiers "off-shore". Par là, on désigne un territoire défini où les flux de capitaux circulent dans un contexte rendu attractif par le système fiscal. Celui-ci peut même être parfois inexistant pour les non-résidents. Ce système est souvent couplé à un secret commercial et bancaire absolu, mettant les personnes physiques à l’abri des autorités internationales. Il s’agit généralement de petits territoires qui, à leur échelle, peuvent dégager des ressources fiscales suffisantes, le grand nombre d’opérations compensant le faible taux d’imposition.
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