Analyse n°387 de Axel Winkel - octobre 2019
Nous sommes le soir du 14 juin 2019 à Bruxelles. Pour la première fois quatre orphelins et deux enfants belges non accompagnés sont rapatriés depuis des camps de réfugiés en Syrie. Âgés de 6 à 18 ans, ils sont nés en Belgique mais ont été emmenés par leurs parents. Jusque-là rien de bien terrifiant.
Pourtant ces enfants cristallisent les peurs d’un pays et d’un continent toujours traumatisés par les attentats qui les ont frappés. On craint qu’ils n’aient été endoctrinés et soient de dangereuses bombes à retardement. Qu’ils ne soient qu’un cheval de Troie permettant le retour de leurs parents. Theo Francken est le fer de lance de cette rhétorique. Juste avant l’arrivée des enfants il avait lancé "Je doute que ce soit des orphelins, on va devoir ramener les mères aussi" 1. En dehors de ce personnage connu pour ses flirts avec l’extrême droite, la Belgique et d’autres pays européens ne semblent malgré tout pas très enthousiastes à l’idée de rapatrier tous leurs ressortissants mineurs des camps syriens. Pourquoi cette réticence ? Est-elle justifiée ? Quels risques y a-t-il à traîner les pieds ?
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1 "Enfants de djihadistes : 'Je doute que ce soit des orphelins, on va devoir ramener les mères aussi', dit Francken", Le Soir, 13 juin 2019, [en ligne :] https://www.lesoir.be/230341/article/2019-06-13/enfants-de-djihadistes-je-doute-que-ce-soit-des-orphelins-va-devoir-ramener-les, consulté le 30 septembre 2019.
Politologue de formation, Axel Winkel est enseignant et chercheur chez Citoyenneté & Participation.