Analyse n°392 de Axel Winkel - novembre 2019
Et voilà, les dés sont jetés. Une nouvelle suédoise est sur les rails du côté flamand. Un accord a été trouvé et présenté au grand public. Son contenu est explosif. Retrait de la Flandre de l’UNIA (ex-centre interfédéral pour l’égalité des chances), service communautaire pour les chômeurs de longue durée, parcours d’intégration payant pour les primo-arrivants, suppression des allocations familiales pour les demandeurs d’asile dont la procédure d’admission est en cours… En somme, cap à droite toute. Un autre point « fort » de cet accord : la suppression de l’obligation de vote lors des élections communales et provinciales en Flandre. Si cette mesure ne fait l’objet que d’une demi-ligne à la page 269 dans l’accord rendu public 1, elle interroge puisqu’elle rompt drastiquement avec une spécificité politique belge. Le plat pays a en effet été le premier pays à rendre le vote obligatoire en 1893 et un des rares pays à l’avoir maintenu jusqu’à aujourd’hui. Alors pourquoi le gouvernement flamand a-t-il pris cette décision ? Quels en sont les objectifs ? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre. L’idée ne sera pas de faire un catalogue et une analyse théorique des avantages et désavantages de l’obligation de vote. Ce travail a déjà été fait dans une précédente analyse du CPCP.2 Nous nous concentrerons sur le cas concret de la suppression de l’obligation de vote dans l’accord du gouvernement flamand.
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1 « Regeerakkoord van de Vlaamse Regering 2019-2024 », [en ligne :] https://www.vlaanderen.be/publicaties/regeerakkoord-van-de-vlaamse-regering-2019-2024, consulté le 21 novembre 2019
2 Lire à ce sujet M. Kahn, Le vote obligatoire. Lorsqu’un droit devient un devoir, Bruxelles : CPCP, Analyse n°199, octobre 2014, [en ligne :] http://www.cpcp.be/publications/vote-obligatoire.
Politologue de formation, Axel Winkel est enseignant et chercheur chez Citoyenneté & Participation.