Analyse n°417 de Marine Streel - juillet 2020
Dans l’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles, le nombre d’élèves issus de l’immigration est important et particulièrement dans la Région bruxelloise. En effet, 40 % des élèves sont d’origine étrangère à Bruxelles et 20 % en Région wallonne.1
Les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont donc confrontées à une grande diversité culturelle dans leur public d’élèves, ce qui les amène à tenter de comprendre et d’éclairer les défis posés par les questions migratoires. Les enfants et adolescents confrontés à des différences linguistiques et culturelles entre le milieu familial et l’école, et provenant d’un milieu socio-économique défavorisé éprouvent certaines difficultés tout au long de leur scolarité. De plus, le manque de perméabilité au sein du système scolaire et les différences de qualité entre écoles peuvent déboucher sur un écart important entre les résultats scolaires des élèves immigrés et des élèves autochtones. La problématique de l’immigration pose également la question du bien-être du jeune, qui ressent souvent un sentiment d’aliénation dû à un bouleversement total des codes culturels et sociaux par rapport à son pays d’origine.
Cette analyse vise à mettre en exergue les différentes variables pouvant avoir un effet sur la scolarité des jeunes immigrés. Nous nous attarderons plus spécifiquement sur les élèves immigrés de première génération qui intègrent donc le cursus scolaire belge plus tard. La première partie servira à exposer principalement les sources des difficultés des élèves immigrés qui se répercutent généralement sur tout le parcours scolaire. La partie suivante sera consacrée au fonctionnement et au positionnement institutionnel peu égalitaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles face à son public d’élèves diversifié et multiculturel. Les principaux dispositifs et décrets initiés au cours des dernières années dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui visent à tendre vers une école plus juste seront également exposés. L’analyse vise à s’approprier une représentation globale des déterminants sociaux, culturels et systémiques qui peuvent être la cause d’un parcours scolaire difficile pour ces élèves, mais il est judicieux de ne pas en faire une généralisation, tant les cas de ces élèves peuvent être variables.
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1 CAL (Centre d’action laïque), "L’enseignement face au défi de l’inégalité", 2011, pp. 11-82, [en ligne :] https://www.laicite.be/app/uploads/2017/05/L-ecole-in-egale-2011.pdf, consulté le 20 mars 2020.
Marine Streel est psychologue clinicienne de l’adulte. Elle a réalisé ses études à l’Université Catholique de Louvain et porte un intérêt considérable pour la problématique des addictions.