Analyse n°493 de Citoyenneté & Participation - novembre 2024
Lors du Black Friday belge de 2016, les transactions bancaires ont augmenté de 45 %.1 Plus récemment, en 2022, le vendredi 25 novembre a été le jour de l’année qui a comptabilisé le plus d’achats en ligne, totalisant 645 195 achats, soit 448 par minute.2 Les chiffres sont formels, le Black Friday fait de plus en plus d’adeptes en Belgique. Les ventes sont en pleine croissance, et chaque année est meilleure que la précédente : en 2023, il a comptabilisé 12,9 millions de transactions électroniques, ce qui rivalise avec des journées d’achats telles que les veilles de réveillons de Noël. En 2022, le nombre de colis livrés a augmenté de 35 % par rapport aux autres jours de l’année.3 Le rythme des commandes en ligne s’accélère de plus en plus. En France, par exemple, la Fnac a décidé qu’il ne devait pas s’écouler plus de deux heures entre la commande passée en ligne et le chargement du camion de livraison.4 Par conséquent, plus de camions sur les routes et plus de pollution au nom de la (sur)consommation. Les commerces locaux n’en sortent pas toujours gagnants non plus car les périodes de promotions telles que le Black Friday leur mettent la pression et ceux-ci sont contraints de s’aligner sur les grandes multinationales ayant la possibilité de faire des ristournes à gogo.5 Enfin, la médaille du fait le plus glauque est l’existence d’un site internet qui décompte les morts liés au Black Friday.6 Ils seraient 17 à avoir fait les frais de cette frénésie7... Et il ne s’agit sans doute que de la pointe émergée de l’iceberg : impossible de quantifier, en effet, toutes les externalités (pollution de l’air, émissions CO2, conditions de travail intenables, etc.) qui vont également impacter la santé des travailleur·euse·s et la nôtre.
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