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Le 25 janvier 2022, la France adoptait une loi interdisant les « thérapies de conversion ». L’hexagone suit ainsi l’exemple de l’Allemagne (2020), de Malte (2016) et de plusieurs régions espagnoles. Au niveau européen, le Parlement européen appelait en 2018 tous les États membres à interdire ces thérapies ainsi que la pathologisation de la transidentité.
Au Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation, qui est une ASBL d’éducation permanente reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous avons voulu nous pencher sur ce sujet de société. La prochaine étude « à paraître » porte donc sur les thérapies de conversion. Au vu de l’actualité, nous publions cette étude dont vous trouverez le résumé ci-dessous dès aujourd’hui. Cette étude nous semble fondamentale, car elle met en lumière les pratiques qui ont lieu aujourd’hui encore dans notre pays.
Dans les grandes lignes, les « thérapies de conversion » sont des pratiques visant à changer ou supprimer l’orientation sexuelle d’une personne ou son identité de genre. Elles peuvent prendre plusieurs formes allant de la table de discussion aux traitements médicamenteux ou aux séances d’exorcisme. Ces pratiques ont connu un premier essor aux États-Unis où près de 700 000 personnes les auraient subies. En Belgique, la situation est floue. Il y a en effet très peu, voire aucun témoignage direct révélant l’existence de ces « thérapies » dans le plat pays. Seule la dramatique affaire de Layla Achichi en 2009 a été médiatisée. Cette jeune fille est décédée à Anvers après une séance d’exorcisme visant à modifier son orientation sexuelle. S’il existe bien en Belgique une volonté politique d’interdire ces « thérapies », il y a donc un manque de données et de témoignages. Un projet de loi avait été déposé en 2019 mais n’a jamais été voté. Même chose en 2021. Oumayma Hammadi (conseillère politique LGBTQI+ au cabinet de Sarah Schlitz) nous indique qu’un texte va bientôt être proposé : « Nous travaillons à un avant-projet de loi. Notre objectif est d’interdire en 2022 ».[1] Quelle est donc la réalité de ce phénomène en Belgique ? Existe-t-il des groupes ou individus identifiés proposant ces « thérapies » ? Nous avons pu recueillir le témoignage de personnes qui sont passées par ces « thérapies » en Belgique. Elles nous dévoilent les mécanismes de ces pratiques obscures et nous révèlent la matérialité multiple de ce phénomène en Belgique.
Lire l'étude en version "presque finalisée" 😉
CONTACT PRESSE :
[1] O. Hammadi (Conseillère politique LGBTQI+ au cabinet de Sarah Schlitz), entretien avec l’auteur, Bruxelles, 19 avril 2022