Analyse n°84 de Citoyenneté & Participation - avril 2010
De tout temps, des "cours particuliers", parfois aussi appelés cours de rattrapage, ont été donnés aux élèves qui éprouvaient des difficultés scolaires. Bien souvent, ils étaient dispensés par des enseignants qui arrondissaient ainsi leurs fins de mois ou par un spécialiste de la matière visée. Ce qui est plus récent, c’est le marché qui s’est progressivement développé autour de ces pratiques, accompagnant dans le même temps leur soi-disant professionnalisation. Malgré tout, ne faut-il pas voir là l’occasion d’une remise en question de notre système d’enseignement et des solutions de remédiation à l’œuvre actuellement ?
À la lumière des enquêtes internationales, qui relèvent régulièrement les piètres performances de nos élèves dans des épreuves de base, il semble que les pratiques actuelles de remédiation dans le cadre scolaire ne soient pas suffisantes. Comme nous l’avons mentionné dans de précédentes analyses, plus raisonnablement, peut-on invoquer le (trop) grand fossé entre les élèves forts et les élèves plus faibles. Quelles réponses pouvons-nous apporter à ces jeunes en situation d’échec ou qui ne se reconnaissent pas dans notre système scolaire ?
Tant les politiques que les pédagogues prônent la remédiation dès que les lacunes se ressentent. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on nomme remédiation et comment concrètement l’opérationnaliser. Des initiatives sont parfois prises ça et là. Malheureusement, elles restent confidentielles ou à un stade embryonnaire, laissant le champ libre au secteur du soutien scolaire privé.
Pourtant, les dispositifs relais paraissent avoir démontré leur efficacité auprès des élèves en décrochage scolaire. Serait-il dès lors possible d’en décliner une version dans le cadre de notre enseignement traditionnel ? Pareil dispositif pourrait-il être généralisé et envisagé à plus grande échelle? Telles sont quelques-unes des questions qui traverseront cet article.
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