Analyse n°351 de Anne-Catherine Remacle - novembre 2018
Mais qui sont donc ces "bobos" que l’on accable de tous les maux ? Que ce soit Nicolas Sarkozy1 et d’autres personnalités politiques de tous bords (gauche radicale, gauche, droite et extrême droite) en France ou des personnalités politiques en Belgique : le "bobo" est toujours le coupable parfait. Et pas seulement chez les politiques ! Les "bobos" font maintenant partie du langage courant de tout un chacun : on est toujours le "bobo" de quelqu’un.
En parlant de sa commune, un de nos stagiaires en formation citoyenne déclarait ainsi que "bientôt, Saint-Gilles sera[it] totalement gentrifié par tous ces bobos" ; "il faut venir dans le bas de Saint-Gilles, là on est encore bien"
(cf. ce serait le haut de Saint-Gilles qui serait gentrifié et donc plein de bobos). Le "bobo" responsable de la gentrification des quartiers populaires des grandes villes ? Peut-être, mais il faut d’abord replacer l’ensemble de
ces termes et phénomènes dans leur contexte et leur donner des définitions correctes. Parce que la difficulté se situe bien là : que signifie réellement "bobo" ? D’où vient cette appellation ? Et la gentrification dans tout ça, que signifie ce phénomène en 2018 à Bruxelles ? Les "bobos" sont-ils vraiment les grands méchants envahisseurs de quartiers populaires comme les politiques, la presse et la population les accusent souvent ?
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1 " 'Bobos', l’insulte ultime de Sarkozy en 5 exemples ", Lci.fr, 10 octobre 2016, [en ligne :] https://www.lci.fr/politique/bobos-l-insulte-ultime-de-sarkozy-en-5-exemples-2006945.html, consulté le 10 octobre 2018.
Sociologue spécialisée dans l’analyse des espaces de vie et urbain, Anne-Catherine Remacle oriente ses recherches sur les questions de développement durable/transition écologique et urbaines.