Analyse n°192 de Jean-François Boulet - novembre 2013
Le 15 septembre 2008, la banque américaine Lehman Brothers était déclarée en faillite, minée par l’effondrement du marché immobilier américain. La chute de ce géant de la finance révélait aux yeux du monde l’ampleur d’une crise qui couvait en réalité depuis de nombreux mois. Elle n’allait pas tarder à affecter l’ensemble de l’économie mondiale. Depuis lors, la "crise" est omniprésente, dans les titres des journaux, dans la bouche des hommes d’État, dans les inquiétudes des citoyens. Crise financière, crise économique, crise de la dette, crise de confiance, le mal semble s’être généralisé, au point d’être devenu une expression presque routinière pour décrire l’état du monde dans lequel nous vivons. Devant une situation parfois confuse où le terme de crise est décliné sous toutes ses formes, il nous a semblé opportun de revenir sur les origines de l’effondrement des marchés financiers et sur les étapes qui nous ont conduits des "subprimes" américains aux mesures d’austérité que nous connaissons aujourd’hui.
Cette analyse débutera par un retour sur le marché immobilier américain de la deuxième moitié des années 2000, terreau de la crise mondiale, et sur les dérives qui ont mené à son effondrement. Nous évoquerons ensuite la propagation de la crise américaine sur fond de mondialisation économique et financière. À l’heure où les politiques d’austérité touchent l’ensemble des citoyens européens et entretiennent un débat légitime, nous ne manquerons évidemment pas d’évoquer comment la crise économique a finalement mis à mal l’équilibre, déjà précaire, des finances publiques dans plusieurs États européens. Enfin, nous envisagerons les mesures qui ont été prises pour éviter un nouveau dérapage de la finance mondiale, mesures dont l’efficacité est encore loin de faire l’unanimité.
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