Analyse n°486 de Citoyenneté & Participation - mars 2024
Dans une société industrielle dont le modèle de production est basé sur une exploitation économique à la fois des matières premières et des individus, la pensée écoféministe a émergé face aux inégalités sociales et à la crise environnementale. Si elle se trouve en adéquation avec les mouvements écologiques, son action se situe également dans une mouvance anticapitaliste et féministe. Son point de départ est la notion de "nature"1, qui lui permet de définir son sujet et ses enjeux. Le but de cet article est de revenir sur l’origine et les principes de ce courant de pensée ainsi que sur les critiques les plus pertinentes qui lui ont été adressées et qui ont permis au concept de se développer. Nous tenterons aussi d’analyser une des manières dont ce mouvement prend part aux enjeux sociaux et environnementaux de son temps, à savoir par la lutte antispéciste. Finalement, nous prendrons connaissance des revendications écoféministes et tenterons de réfléchir à l’articulation entre pensée écoféministe et décroissance autant d’un point de vue théorique que d’un point de vue pratique.
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1 Le concept de nature a été défini de différentes manières selon les courants écoféministes. Dans le cadre de cet article, nous l’envisageons comme l’incarnation de l’environnement physique végétal et animal, ainsi qu’à travers une relation dualiste "nature/culture", dans le sens où elle demeure considérée comme un lieu d’exploitation humaine et comme une ressource inépuisable de matières premières.