Analyse n°191 de Eve Peeters - novembre 2013
Les électeurs désertent les bureaux de vote 1, la confiance envers nos hommes et femmes politiques dégringole et des discours pessimistes tels que "voter, ça ne sert à rien" deviennent récurrents. Voici la liste non exhaustive des symptômes de la crise politique que nous traversons. Le diagnostic est clair : l’écart entre les citoyens et le monde politique se creuse. Aujourd’hui, la démocratie représentative semble avoir atteint ses limites. Se rendre aux urnes une fois tous les quatre ou cinq ans ne semble plus suffire.
Un peu partout en Europe des alternatives voient le jour. Parmi celles-ci, la démocratie participative est souvent présentée comme le remède du XXIe siècle. Son objectif ? Palier au déficit de la démocratie traditionnelle et redonner à tout un chacun une voix en dehors des élections. À l’heure des réseaux sociaux, de nouveaux outils sont créés pour permettre à tout le monde de participer au débat politique.
En Belgique, hormis les initiatives locales, l’exemple phare est celui du G 1000 2. Une initiative citoyenne qui s’est révélée innovante. Ce laboratoire pour la démocratie moderne a réuni près de 700 personnes pour tenter d’apporter de nouvelles solutions au monde politique. Mais s’agit-il d’un événement isolé ou d’une tendance de fond ? La démocratie participative, sera-t-elle un jour intégrée au coeur de notre politique ? Les citoyens sont-ils assez avisés pour tenter l’exercice ? Comment s’assurer que nous défendrons l’intérêt général et non notre intérêt personnel ?
Lire la suite de la publication
1 En 2012 lors des élections communales, l’abstention s’élevait à 21,9% à Bruxelles, 18,2% en Wallonie et 11,7% en Flandres. Même si le vote est obligatoire en Belgique, près de 15% des électeurs ne votent pas ou n’émettent pas un vote valable. (CEPESS).
2 Le G 1000 est un forum citoyen belge encadré par des experts d’orientation diverse. http://www.g1000.org