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La pêche industrielle face à ses limites environnementales

Un cas de décroissance subie

Étude n°45 de Boris Fronteddu - mai 2024


L’humanité n’a jamais consommé autant de poisson qu’aujourd’hui et la demande devrait continuer de croître. Or, "la pêche est la première activité humaine pour laquelle nous avons atteint le plafond de ce que la planète pouvait offrir". Cette déclaration de Raphaël Seguin, chargé de projets à l’ONG environnementale BLOOM 1, sonne comme un cri d’alarme. Et pour cause, depuis son avènement à la fin du XIXe siècle, la pêche industrielle a provoqué d’énormes dégâts aux biotopes marins, accru les inégalités Nord-Sud et a été instrumentalisée au gré des stratégies géopolitiques.

Globalement, les captures mondiales de poissons (marines et continentales) varient entre quatre-vingt et nonante-trois millions de tonnes par an et ce chiffre double si l’on y additionne les poissons issus de l’aquaculture. Après une croissance fulgurante au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il semblerait que nous soyons proches d’un "pic" de poisson, c’est-à-dire que l’industrie de la pêche ne parvient pas à augmenter ses niveaux de captures malgré des navires de plus en plus puissants et un allongement du temps passé en mer. Quant à l’aquaculture, le secteur pourrait être arrivé à un niveau proche du maximum de ses capacités. Une situation qui s’oppose aux impératifs de croissance qui régissent le secteur de la pêche industrielle. En ce sens, le secteur de la pêche industrielle constituerait-il un cas d’école de décroissance subie ? 2

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1 Seguin R., "Transformer la pêche : une urgence environnementale, sociale et économique", Bonpote.com, 24 janvier 2024, [en ligne :] https://bonpote.com/transformer-la-peche-une-urgence-environnementale-sociale-et-economique, consulté le 19 mars 2024.
2 Pour aller plus loin voir : Raucent E. et Fronteddu B. (sous la direction de), La décroissance comme nouvel horizon (?), Bruxelles : CP – « Tumult », n°2, 2024, 91p.


Boris Fronteddu est chargé de recherche dans la thématique Consommation durable, au sein du pôle Recherche & Plaidoyer. Il est titulaire d’un master en journalisme ainsi que d’un master en politiques européennes.

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