Analyse n°57 de Bernadette Matton - juin 2009
"Ils ne viennent pas aux réunions de parents, on ne les voit jamais, ils arrivent systématiquement en retard au rendez-vous ou viennent le lendemain, ils ne lisent pas les mots donnés par les enseignants" etc.
Ces paroles entendues fréquemment dans la bouche des enseignants montrent la difficile relation qui peut exister entre les familles issues de milieux défavorisés et les acteurs scolaires.
La fréquentation de l’école par les parents favorise la réussite scolaire des élèves. C’est prouvé. Dès lors pourquoi certains parents issus de milieux populaires refusent-ils obstinément de fréquenter l’école alors que pour eux la réussite scolaire est importante? Leur culture familiale est-elle si différente de celle véhiculée par le système scolaire ? Qu’est-ce qui freine les familles précarisées à prendre contact avec l’école ?
Pour répondre à ces questions, les lignes qui suivent s’inspirent dans une très large mesure de l’étude réalisée par Mangez E., Joseph M. et Delvaux B. Les familles défavorisées à l’épreuve de l’école maternelle. Collaboration, lutte, repli, distanciation.1
À l’entame de cet article, il semble intéressant d’expliciter les notions sous-tendues par les termes "défavorisé", "parents", "familles". Cet article abordera ensuite les facteurs à l’œuvre dans la relation école-famille à savoir la dynamique de protection identitaire, l’inégalité des compétences socio-culturelles ainsi que les différents repères interprétatifs mobilisés par les familles et les enseignants pour traiter de la scolarité.
Lire la suite de la publication
1 MANGEZ, E., JOSEPH, M., et DELVAUX, B. (2002). Les familles défavorisées à l’épreuve de l’école maternelle. Collaboration, lutte, repli, distanciation. Centre de Recherche Interdisciplinaire pour la Solidarité et l’Innovation Sociale –UCL http://www.enseignement.be/download.php?do_id=2690