Analyse n°239 de Naomi Berger - septembre 2015
Bien décidés à œuvrer pour le changement de société qu’ils souhaitent voir, les entrepreneurs sociaux sont une espèce difficilement classifiable. Là réside sans doute leur charme. Entreprendre à des fins sociales et/ou environnementales peut se faire de mille et une manières. L’entrepreneuriat social, on pourrait donc en parler beaucoup, épiloguer sur les mots et les définitions. En effet, plus de trente-sept définitions se proposent de le décrire. Nous ferons le choix d’une définition simple et large afin de privilégier une approche plus dynamique que réflexive. L’entrepreneuriat social est envisagé comme une activité économique dont les objectifs prioritaires sont sociaux et/ou environnementaux.1 Le profit est alors relégué au second plan et devient un instrument au service de ces finalités.
Ces activités économiques sont discrètes. Elles font la part belle au local et au bouche à oreille. Ces initiatives n’ont pas toute l’envergure ni l’ambition de renverser le système économique actuel. Loin de démériter, elles démontrent au quotidien une voie parallèle, une possibilité de faire de l’économie autrement. Il semblerait que leur moteur soit avant tout une histoire de passion et de dévouement. Les entrepreneurs sociaux que nous avons rencontrés ne sont pas avares de paroles quand il s’agit de raconter leur projet. Différents concepts mais même énergie positive. Tale me, Le Champignon de Bruxelles et Bees Coop nous font part de leurs motivations et ambitions, nous expliquent leurs outils, tout en soulignant l’importance de la communauté qui les entoure. Nous sonderons aussi leur conception de l’entrepreneuriat social et la philosophie qui sous-tend leur démarche. Coup de projecteur sur ceux qui ont fait le pari d’entreprendre au service de l’humain et de son environnement.
Lire la suite de la publication
1 B. Huybrechts, A. Nichols, H. Mouchamps, « Entrepreneuriat social : définitions, ressorts et défis », dans E. Bayle, J-C. Dupuis, Management des entreprises de l’économie sociale et solidaire, Identités plurielles et spécificités, Bruxelles : De Boeck, 2012, p. 90.
Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles