Étude n°3 de Citoyenneté & Participation - novembre 2008
L’actuelle crise communautaire aurait dû survenir il y a neuf ans, dans la foulée de l’adoption par le Parlement flamand d’une liste de cinq résolutions préparatoires à une nouvelle réforme de l’État 1. La crise de la dioxine en décida autrement. Cette crise sanitaire, survenue dans les jours qui ont précédé le scrutin législatif de 1999, provoqua une remarquable percée des mouvements écologiques et pénalisa lourdement les partis sociaux-chrétiens. La possibilité offerte aux autres formations politiques de constituer un gouvernement sans les sociaux-chrétiens – fait exceptionnel depuis la seconde guerre mondiale – prit le pas sur les velléités d’une nouvelle réforme de l’État. S’en sont suivies huit années de relative paix communautaire 2 et deux gouvernements réunissant libéraux et socialistes, initialement avec l’appoint des Verts (coalition dite "arc-en-ciel"), puis sans eux (coalition dite " violette").
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1 Pour rappel, ces revendications étaient les suivantes : une défédéralisation de la politique de santé et des allocations familiales, une homogénéisation – au travers d’une régionalisation – des compétences dans le domaine de la politique de l’emploi, de la politique de mobilité, de la politique scientifique et l’octroi d’une autonomie fiscale aux Régions. Ces revendications demeurent actuelles.
2 Une réforme de l’État fût néanmoins réalisée en 2001, grâce à l’appui des sociaux-chrétiens francophones, et un compromis sur la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde échoua de peu en 2005. Mais, durant ces deux législatures, les partenaires au pouvoir ont donné l’impression de ne s’intéresser aux questions communautaires que dans la mesure où elles paraissaient pouvoir être résolues. Dès que surgissait un blocage susceptible de mettre en question la stabilité de la coalition, le problème en question était remis au « frigo ».