Analyse n°25 de Citoyenneté & Participation - novembre 2008
Il a existé, à toutes les époques et dans tous les pays, des écarts, plus ou moins grands, de niveau de vie entre les populations. Depuis des siècles, des gouvernements se sont succédés avec l’idée de réduire, voire de faire disparaître, cet écart. Les personnes présentant une forme ou une autre fragilité sociale bénéficient ainsi généralement d’un soutien plus ou moins importants des pouvoirs publics. Ces derniers versent des allocations sociales diverses selon la nature de leur fragilité : allocations d’invalidité, d’handicapés, de chômages, revenus d’intégration… Ils construisent également des logements sociaux afin de permettre aux personnes d’avoir un logement qu’ils paieront en fonction de leurs revenus, alors qu’elles ne sont pas en mesure de louer un logement privé en raison des prix trop élevés de ceux-ci par rapport à leurs allocations.
Pourtant, les situations de fragilité sociale persistent. Elles se transmettent même parfois de génération en génération sans que rien ne vienne casser cette fatalité.
La présente analyse s’interroge sur les possibilités d’évolution sociale que possèdent les bénéficiaires d’allocations sociales et ce notamment au travers des actions publiques. De manière sous-jacente, elle entend également s’interroger sur ce qui peut produire des conduites actives ou passives d’évolution sociale chez ces bénéficiaires ?
Cette double question sera abordée sous un angle psychosocial afin de prendre en compte un fait important : les conduites sont inhérentes aux croyances. Ces dernières précèdent nos conduites. Ainsi que le souligne Gustave Lebon: « La croyance oriente les pensées, les opinions et par conséquent la conduite.1 » Les croyances déterminent tout notre rapport à la vie, à savoir notre rapport aux autres, à nous-mêmes, à la société… Il est dès lors utile de se pencher sur la genèse de nos croyances et de prendre conscience que, comme le souligne Gustave Le bon : « Les seules vraies révolutions sont celles qui renouvellent les croyances fondamentales d’un peuple.2 »
Nous présenterons par conséquent la manière dont notre système de croyances se forme, ce qu’il détermine et l’impact qu’il est susceptible d’avoir sur l’évolution sociale des allocataires sociaux.
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1 Gustave LE BON, Les opinions et les croyances, Genèse, évolution (1911)
2 Ibid.