Analyse n°296 de Marie-Sarah Delefosse - mai 2017
Le 21 avril 2002 est une date inscrite dans les mémoires de toute une génération de Français. Ce jour-là, les électeurs ont porté l’extrême-droite au second tour de l’élection présidentielle. Séisme politique s’il en est, le pays tout entier fut saisi, les citoyens descendirent spontanément dans la rue, manifestèrent ensemble contre le FN à l’occasion du 1er mai. Ce 23 avril 2017, les Français ont renouvelé l’expérience, plus de 7 millions de suffrages ont été remportés dès le premier tour par la candidate de l’extrême droite (contre 4 millions en 2002). Force est pourtant de constater qu’en cette année 2017, l’accès de l’extrême droite au second tour n’a suscité aucune manifestation d’ampleur. La notion même de séisme politique a disparu du vocabulaire des analystes politiques. Deux jours après ce vote, le président de la République, François Hollande, estimait d’ailleurs qu’il n’y avait pas eu "de prise de conscience de ce qui [s’était] passé". 21 avril 2002 – 23 avril 2017 : un évènement similaire, des réactions opposées… Pourquoi ?
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Marie-Sarah Delefosse est titulaire d’un master en sciences psychologiques à orientation « organisation, travail et société ». Elle est directrice générale de Citoyenneté & Participation