Analyse n°49 de Bernadette Matton - mars 2009
La réussite scolaire en Communauté française est fortement liée à l’indice socio-économique de l’élève. L’hétérogénéité s’entend tant au sein d’une même classe qu’au sein d’une même filière ou au sein d’une école. Dans cet article, il sera essentiellement question de l’hétérogénéité des élèves. Le constat de réussite liée à l’indice socio-économique se retrouve au niveau macro, dans les études internationales, et au niveau micro, sur le terrain.
D’une part, sur base des analyses internationales, tel que cela ressort de l’analyse des résultats de l’enquête PISA 1, notre enseignement peine à combler les écarts socio-culturels et économiques différenciant les élèves. Le système paraît performant pour les meilleurs mais ne parvient pas à faire progresser suffisamment ceux qui cumulent les fragilités scolaires liées à la langue, à la culture, au statut socio-économique, aux comportements divergents, aux problèmes physiques, mentaux, sociaux, etc. De plus, ce sont les mêmes écoles qui concentrent en leur sein les élèves au statut socioéconomique peu élevé, les élèves d’origine immigrée et/ou ne parlant pas français chez eux, disposant d’un capital culturel faible, etc.
D’autre part, sur le terrain, les enseignants expriment leur malaise à gérer les difficultés des élèves. De la consultation des enseignants du secondaire 2 effectuée en 2004 par les facultés universitaires Saint-Louis, il ressort qu’ils se questionnent et éprouvent des difficultés à propos de la gestion de cette hétérogénéité par rapport au bagage socio-culturel et scolaire des élèves. Les enseignants sont prêts à relever leur mission d’émancipation sociale par l’école, mais pas au prix de la qualité des études.
Un an plus tard, Dupriez et Cornet (2005), viennent conforter ces propos. Les auteurs relèvent qu’un grand nombre d’enseignants travaillant dans des écoles fréquentées par un public défavorisé, reconnaissent la difficulté à mettre en place des situations pédagogiques capables d’aider ce type de public.
Face à ces constats, cet article se propose de questionner les moyens d’atteindre l’excellence pour tous alors que les élèves disposent d’une hétérogénéité de ressources et de résultats.
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1 L’enquête porte sur 57 pays industrialisés de l’OCDE, des pays européens mais aussi les USA, la Corée, le Japon, le Mexique, la Turquie, etc. Ce sont les compétences en sciences, langues maternelles et mathématiques qui sont testées à tour de rôle. L’élève est testé à 15 ans quelles que soient l’année et la filière où il se trouve. La dernière enquête PISA a été réalisée en 2006. http://www.oecd.org/document/16/0,3343,fr_2649_34487_2675408_1_1_1_1,00.html
2 Consultation effectuée en 2004 pour le service du pilotage de la Communauté française, dirigée par les Facultés universitaires Saint-Louis. http://www.enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=1324&do_check=