Analyse n°355 de Antoine de Borman - décembre 2018
Peut-on être homme et féministe à la fois en 2018 ? Le terme "féministe" aujourd’hui est parfois dénaturé, renvoyant à des représentations caricaturales : femmes hystériques, ultra susceptibles, défilant seins nus dans les rues pour s’emparer du pouvoir. Certains hommes ont réagi en recréant un mouvement « masculiniste » allant à l’encontre de ces féministes, pour préserver leur virilité qu’ils pressentaient menacée. Cependant, au lieu d’entrer dans une opposition binaire homme-femme, ne devrait-on pas plutôt envisager le féminisme comme un combat sociétal, remettant en cause nos modes de vie et dénonçant les représentations obsolètes qui régissent la société ?
Toute personne qui lutte pour une société équitable a une part de revendication féministe en elle. Ainsi, être un homme féministe, c’est aussi bien lutter contre les violences perpétrées à l’encontre des femmes, contre la précarité de certaines mères en situation monoparentale, que de lutter pour imposer un congé de paternité, pour que la table à langer ne soit pas l’exclusivité des toilettes pour femmes ou pour le développement d’un accueil extrascolaire de qualité. Et dans ce sens, beaucoup d’hommes sont des féministes qui s’ignorent…
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Licencié en sciences économiques (UCL), Antoine de Borman est directeur du Centre d’études politiques, économiques et sociales (CEPESS).