Analyse n°188 de Krystel Guttadauria - octobre 2013
Les estimations actuelles font état de près d’un milliard de personnes souffrant de malnutrition. Les formes de malnutrition sont diverses en fonction de la région du monde. Il peut s’agir de problèmes d’obésité ou à l’inverse de carences alimentaires. Dans cette analyse, nous allons nous concentrer davantage sur cette dernière forme de malnutrition.
L’augmentation considérable de personnes sous-alimentées entraîne un accroissement de la production mondiale de denrées riches en protéines, notamment d’origine animale. Or, la production de viande à grande échelle provoque indéniablement des effets néfastes sur l’homme, l’environnement, sans oublier les mauvais traitements envers les animaux d’élevage. Dès lors, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) 1 est en perpétuelle recherche de produits de substitution. Au vu de la situation, la FAO encourage avec ténacité l’entomophagie. L’entomophagie est une pratique alimentaire chez l’être humain qui consiste à se nourrir d’insectes comestibles. Afin de répondre aux besoins des 2,3 milliards d’individus qui viendront s’ajouter à la population actuelle d’ici 2030, il semble judicieux d’envisager la consommation d’insectes comme une alternative. Cette pratique existe, en effet, depuis toujours dans de nombreuses régions du monde et de nombreuses ethnies.
Il semble donc opportun de travailler sur les habitudes alimentaires de chacun. L’homme va probablement devoir s’ouvrir au changement, au sein même de sa propre culture. Dorénavant, la viande devra céder sa place à des produits de substitution comme les insectes, le tofu ou encore des produits issus des laboratoires 2. Dès lors, le potentiel des insectes doit sortir de l’ombre et des pratiques alimentaires en marge de la société occidentale.
Cette analyse mettra en exergue les bienfaits de la consommation d’insectes par rapport à la viande. En plus d’être bénéfique pour la santé de l’être humain, l’élevage des animaux et l’environnement3, la culture d’insectes est éco-responsable, source de revenu pour les habitants des pays en voie de développement et constitue un excellent substitut à la viande ou au poisson.
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1 « Food and Agriculture Organization of the United Nations »
2 La recherche scientifique suit son cours, et le 5 août 2013, le premier hamburger de synthèse créé à partir de cellules souches de vache a été dégusté par deux critiques gastronomiques devant le monde entier. Cette expérience a coûté la somme de 250 000 euros pour 142 grammes.
3 Halloran (A.), Vantomme (P.), « La contribution des insectes à la sécurité alimentaire, aux moyens de subsistance et à l’environnement », in Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), p.1. URL : http://www.fao.org/docrep/018/i3264f/i3264f00.pdf