Analyse n°120 de Julien Milquet - octobre 2011
Depuis le début de l’année 2011, la Libye (ré)occupe le devant de la scène internationale en raison de la révolte populaire qui a renversé Mouammar Khadafi, au pouvoir depuis 42 ans. Généralement, les médias décrivent la Libye comme une dictature classique, avec à sa tête un chef entouré de son clan, confisquant la richesse du pays à des fins personnelles. Le chef dans ce cas-ci est, de par sa traditionnelle extravagance, présenté comme une personne insensée, un malade, un fou.
Mais cette vision que donnent les médias appelle différentes questions importantes. Comment un fou peut-il tenir son poste à la tête d’un pays durant 42 ans ? La Libye est-elle une dictature comme les autres ? Kadhafi a-t-il une vision pour son pays ou n’est-il qu’un simple potentat à l’image d’un Ben Ali et d’un Moubarrak ? En quoi la présente révolte en Libye est-elle comparable à celles de Tunisie ou d’Egypte ? Et enfin, quels sont les enjeux géostratégiques et économiques d’une chute du dictateur libyen ? Si l’on veut répondre à ces questions, il est important d’analyser l’histoire du règne de Kadhafi sur la Libye, la vision de ce dernier pour son pays, la politique et la société libyenne actuelle. Ce n’est qu’ensuite que l’on peut définir la nature de la révolte libyenne et des enjeux auxquels elle est associée.
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