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Quels lieux de vie pour nos aînés ?

Le maintien à domicile des aînés

Étude n°8 de Françoise Brichaux - décembre 2010


Le vieillissement de la population est en pleine expansion. En 2050, les plus de 75 ans seront 3 fois plus et les plus de 85 ans presque 4 fois plus nombreux. Aujourd’hui, les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 16% de la population wallonne ; en 2050, ils en constitueront plus d’un quart.

Ce vieillissement de la population, couplé avec une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé due notamment aux progrès de la médecine, engendre de nouveaux questionnements et laisse présager une modification des habitudes de vie ainsi qu’une adaptation de la part des individus, toutes générations confondues, mais aussi de la société.

Outre une augmentation prévisible des services disponibles et adaptés aux personnes âgées, les effets de cet allongement de la vie se marqueront nécessairement au niveau des besoins en logements adaptés et des structures d’hébergement. Cet accroissement obligatoire de l’offre, qui va de pair avec une diversification de celle-ci, résulte également d’autres facteurs : éclatement de la cellule familiale, crise énergétique avec ses conséquences sur le pouvoir d’achat et l’augmentation des charges liées à l’habitat (les aînés optent pour un logement plus petit), affaiblissement des solidarités familiales et, malheureusement, ces dernières décennies, une montée de l’individualisme au détriment de solidarités familiales et de proximité.

Tant la conception de l’habitat pour seniors que la représentation du vieillissement et de la personne âgée évoluent. Bien qu’encore ancré dans les mentalités, le cliché du passage, à un certain moment de la vie, de la maison familiale au home vu comme un mouroir, commence à cohabiter avec de nouvelles perceptions de la prise en charge des aînés et de leur hébergement.

Un tour d’horizon de ces nouvelles pratiques et/ou de récentes dispositions prises en faveur d’un bien-être accru de la personne âgée permet de se rendre compte des multiples facettes de la question, de la nécessité de prendre en compte les besoins et souhaits des aînés et de leur entourage, mais aussi des contraintes et difficultés rencontrées par les institutions ou services prenant en charge les seniors, ainsi que des réponses apportées par les pouvoirs publics, sans oublier l’associatif, aux interpellations de chacun de ces acteurs.

Comme l’a souligné le Département du Logement du Service public de Wallonie à l’occasion d’un colloque tenu en mars 2009 sur les parcours résidentiels des seniors wallons, suite à une vaste enquête menée auprès de 1000 ménages de personnes âgées en Wallonie, les sociologues distinguent essentiellement 3 types de seniors :

  • des retraités actifs, consommateurs de voyages et excursions, libérés de nombreuses contraintes et fort demandeurs de biens de services ;
  • des retraités passifs composés notamment de couples aidant-aidé ou d’isolés, souvent veufs, avec à cet égard une plus grande proportion de femmes ;
  • des retraités dépendants aidés par la famille, des services d’aide à domicile ou hébergés en maison de repos.

Le facteur "état de santé" de la personne âgée influencera donc fortement le mode de logement.

Cela signifie aussi que pour répondre à cette diversification de besoins, non seulement l’offre de logements devra être adaptée, mais aussi les politiques publiques à adopter pour y faire face dans un souci de bien-être de la personne âgée et plus largement de son entourage, qu’il s’agisse du conjoint ou de la famille proche.

Cette enquête met par ailleurs en évidence les besoins et souhaits des seniors. Il en ressort qu’en cas de déménagement, hormis l’entrée en maison de repos en cas de nécessité, leur choix se porte sur un logement plus petit, plus facile à entretenir, mieux adapté et plus fonctionnel, de préférence de plain-pied, sans étage. Trois autres critères sont régulièrement évoqués : le besoin de se sentir plus en sécurité, le coût du logement et la proximité de services et facilités. D’autres études insistent aussi sur le sentiment de solitude et d’isolement souvent ressenti par les aînés, que ce soit en milieu urbain ou rural.

Une autre donnée doit être également prise en compte, à savoir le fait d’être propriétaire ou locataire de son logement. Sur base de l’étude du SPW préalablement citée, 65% des personnes interrogées de plus de 55 ans sont propriétaires de leur logement, 28% sont locataires et 5% hébergées par un proche. Cette répartition diffère toutefois quelque peu selon les provinces. Souvent, le crédit éventuellement effectué lors de l’acquisition du logement est remboursé. Les seniors ne sont donc pas tous logés à la même enseigne, en ce qui concerne le coût du logement.

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