Analyse n°26 de Bernadette Matton - novembre 2008
"Manque de motivation", "n’a pas envie de travailler", " ne fournit aucun effort", "on ne sait plus quoi faire", "on a tout essayé", "quand on veut on peut". Ces remarques très fréquentes dans le domaine scolaire traduisent l’impossibilité de motiver l’élève malgré lui et le fréquent sentiment d’impuissance rencontré par lui et par son entourage pour agir sur la motivation.
La motivation scolaire n’existe pas en soi et ne se décrète pas mais s’articule à la vie de l’apprenant c’ est-à-dire aux conceptions qu’il a de lui-même, de l’apprentissage et de son environnement. La compréhension de la motivation scolaire s’inscrit dans une conception globale de l’élève qui tient compte de ses dimensions affective et émotionnelle, de ses buts, de ses besoins, de ses désirs, de ses moteurs internes. Le processus n’est donc pas figé mais en permanente évolution car lié justement à une complexité de facteurs, de représentations, d’influences et de changements. La motivation ne relève pas d’un état stable dont on dispose ou non mais d’un processus singulier, évolutif et fluctuant. Il n’y a donc pas de fatalité en matière de motivation : celle-ci n’est jamais totalement acquise ou totalement compromise.
La motivation scolaire est une question centrale pour les apprenants et les professionnels de l’éducation. Sans envie d’apprendre ni engagement de la part des élèves, le meilleur projet pédagogique peut échouer.
Comme nous l’avons vu, la motivation est un phénomène complexe et cerner les raisons pour lesquelles elle fait défaut n’est pas chose facile. Interroger le lien qu’elle entretient avec la confiance en soi permettra d’en comprendre l’un de ses principaux leviers.
Lire la suite de la publication