Analyse n°335 de Naomi Berger - août 2018
Il semble tout naturel de punir celui qui enfreint les lois. À tel point que la punition a traversé les siècles et les continents sans faiblir. Les justifications, elles, ont suivi les tendances philosophiques du moment. D’une époque à l’autre, d’une société à une autre, on évoque la défense de la société, le risque de la récidive, le salut de l’âme… La peine serait, au pire, un mal nécessaire, au mieux, une opportunité pour se réintégrer.
Aujourd’hui, la peine se pense à la lumière de ces nombreux héritages. Entre tendances humanistes, souci de protection de la société et de responsabilisation individuelle, il semble difficile de trancher. Délaissant la question de la punition au profit de la guérison, la justice réparatrice offre, elle, de nouvelles voies pour gérer les déviances. Réparer les liens brisés et assurer à chacun que la reconnaissance de sa douleur devienne des prérequis. Ce processus éclaire également d’un jour nouveau notre humanité. Individuelle et collective, elle n’est ni toute blanche ni toute noire. Cela met en lumière les failles de l’individu et de la collectivité. Et si la peine du XXIe siècle était justement celle de l’introspection et du pardon ?
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Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles