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La révolution environnementale et de l'énergie

Analyse n°16 de Citoyenneté & Participation - septembre 2008


De tout temps, l’homme a été sensible à l’environnement dans lequel il vit. Mais la prise de conscience que les activités humaines pouvaient avoir un impact qui perturbe l’environnement est relativement récente.
En 1974, deux chercheurs découvrent que les CFC (Chlorofluorocarbure), des gaz organiques composés d’atomes de chlore, de carbone et de fluor, utilisés depuis 1928, sont responsables de la diminution de l’ozone stratosphérique. En 1985, pour la première fois, des mesures font état d’un trou dans la couche d’ozone stratosphérique au-dessus de l’Antarctique : c’est la première prise de conscience des conséquences des activités humaines à l’échelon mondial et non plus au niveau local. Mais c’est seulement en l’an 2000 que les CFC seront interdits ! Quarante-six ans séparent la première utilisation et la preuve de dangerosité ; et encore 26 ans, la preuve de dangerosité et l’interdiction. L’homme prend conscience de son influence sur son environnement, mais doucement !
A partir des années 70, d’autres phénomènes liés à l’activité humaine font l’objet d’une attention grandissante : la disparition des forêts tropicales, la déforestation qui entraîne la désertification, la disparition de certains milieux naturels et de certaines espèces, les pollutions des nappes aquifères et des sols, les pluies acides, l’impact sur la santé de certains produits… Des groupes de citoyens se mobilisent et le monde scientifique s’intéresse de plus en plus au lien entre l’activité humaine et l’impact sur l’environnement.
Mais le principal lien, celui entre l’activité humaine et le réchauffement climatique n’est pas encore fait. Il faudra attendre la conférence mondiale sur le climat de Villach (Autriche), en 1985, pour avoir une première prise de conscience globale. Cette conférence aboutit au consensus suivant : le résultat de l’accroissement des concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère pourrait avoir comme effet une augmentation de la température moyenne plus grande que toutes celles connues au cours de l’histoire de l’homme dans la première moitié du siècle prochain. On est encore dans le conditionnel, mais l’hypothèse est posée.
Les évènements s’accélèrent ensuite : en 1987, la commission Brundtland remet son rapport. Celui-ci introduit le concept de développement durable et demande au programme des Nations Unies pour l’environnement d’entreprendre des actions dans le domaine des changements climatiques. Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé en 1988, et va rapidement rendre des rapports alarmants. Son premier rapport en 1990 confirme les informations scientifiques à l’origine des préoccupations sur le changement climatique et incite l’ONU à établir une Convention cadre sur les changements climatiques. C’est en 1992, au Sommet de la Terre de Rio que cette convention est signée par 188 États. Ce sommet voit aussi la signature de la Convention sur la diversité biologique, autre enjeu environnemental de premier plan.
Le second rapport du GIEC, remis en 1995 prévoit un réchauffement de 1°C à 3,5°C d’ici 2100 et une élévation du niveau de la mer jusqu’à un mètre, ce qui serait dû aux activités humaines. Le troisième rapport, en 2001, affirme que la température moyenne du globe pourrait augmenter de 1 à 6°C et le niveau des mers de 10 à 90 cm d’ici à 2100 selon les modèles climatologiques. Plus près de nous, en 2007, le quatrième rapport constate que le réchauffement climatique est une réalité. D’ailleurs, les 11 années les plus chaudes ont été enregistrées au cours des 12 dernières années, et jamais les concentrations de CO2 et de méthane n’ont été aussi élevées depuis plus de 650 000 ans. Si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne du globe pourrait augmenter jusqu’à 4°C (jusqu’à 8°C dans l’Arctique) d’ici 2100 !

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