Analyse n°105 de Michaël Franssen - novembre 2010
L’Europe est, particulièrement depuis ces vingt dernières années, confrontée à une hausse importante des flux migratoires, au point d’en devenir un enjeu extrêmement important lors des processus électoraux comme l’illustrent les cas de la France, l’Autriche ou encore les Pays-Bas et le Danemark.
Aussi, que ce soit pour temporiser la montée des partis d’extrême droite, ou pour réaliser le programme politique pour lequel ils ont été élus, les partis politiques au pouvoir dans les pays de l’Union durcissent de plus en plus leurs positions et prennent parfois des mesures drastiques pour limiter l’immigration et reconduire les migrants soit aux frontières de l’Europe, soit dans leur pays d’origine.
Toutefois, alors que lorsque l’on pensait "immigration", il était presque toujours question de flux des pays du Sud vers le Nord, la chute du Mur de Berlin et l’accession des pays de l’Europe de l’Est à l’Union Européenne provoquent une nouvelle forme d’immigration aux conditions et aux statuts quelque peu particuliers. Qui n’a jamais entendu parler du cas du "plombier polonais" cher à Philippe Devilliers lors du référendum français pour le Traité Constitutionnel européen ? Qui n’a jamais été interpellé par l’établissement momentané de Roms et de leurs caravanes sur des terrains publics ou privés ?
L’immigration intra-européenne est ainsi devenue un enjeu majeur des politiques économiques et sociales des Etats membres. Dans ces politiques, la question difficile de ceux que l’on appelle communément "les Roms" ou "les gens du voyage" revêt d’un caractère particulier. Aux enjeux habituels liés à l’immigration dite "traditionnelle", s’ajoute la dimension particulière du caractère nomade (de 20% d’entre eux) et européen de ces populations. Ils constituent un défi pour l’Europe et pour ses Etats membres, que ce soit en matière de sécurité, d’éducation, d’intégration que de gestion des flux que représente le mouvement de ces populations.
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