Analyse n°374 de Jérôme Vanstalle - mai 2019
"Spitzenkandidat" est un mot allemand que l’on pourrait traduire par "candidat de tête" ou encore "tête de liste". Dans le jargon européen, ce terme désigne une personnalité politique choisie par un parti politique paneuropéen 1 comme candidat officiel au poste de président de la Commission européenne. Selon ce principe, le président de la Commission doit être le spitzenkandidat de la formation politique ayant obtenu le plus d’eurodéputés à l’issue des élections, ce qui a le mérite d’apporter une certaine clarté au processus de nomination de celui ou celle qui préside l’une des principales institutions de l’Union.
Le système des spitzenkandidaten est soutenu par le Parlement européen ainsi que par la Commission européenne. Toutefois, le Traité de Lisbonne stipule que, si le Parlement européen est chargé de l’élection du président de la Commission, son vote ne porte que sur l’approbation du candidat désigné par le Conseil européen. Or, ce dernier, composé des chefs d’État et de gouvernement des États membres, se refuse à confirmer le principe des Spitzenkandidaten pour la nomination du prochain président. La procédure avait pourtant été appliquée en 2014… Faut-il y voir un recul démocratique ?
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1 C’est-à-dire une association de partis politiques, d’envergure européenne.
Jérôme Vanstalle est titulaire d’un master en sciences politiques et responsable du pôle Formation du CPCP.