Ce steak dans notre assiette

Quels trajets ?

Analyse n°308 de Dounia Tadli - septembre 2017

Les spéculations autour de la consommation de viande vont bon train. Il s’agit généralement de recommandations sur les pratiques à adopter ou à éviter. Les données sur le sujet, quant à elles, sont principalement quantitatives et tendent à appuyer ces injonctions, servant au passage les intérêts des uns et des autres. Ainsi, certains insistent sur l’importance de réduire sa consommation de viande, pour la santé humaine ou planétaire. On peut ainsi lire sur le site d’Alpro Soja : "Nous rêvons d’un monde où le végétal serait au cœur de notre alimentation. Pourquoi ? Parce que manger plus végétal est meilleur, dans tous les sens du terme – pour la planète et pour vous".¹ D’autres semblent plutôt s’inquiéter de la diminution de la consommation carnée et, à l’instar de l’APAQ-W, interrogent explicitement les mangeurs à travers des études statistiques : "Pourquoi ne mangez-vous pas plus souvent de la viande bovine ?"²

La quantité de viande consommée et la part de budget allouée à cet aliment sont donc bien documentées, dans un but souvent intéressé. Nous commencerons d’ailleurs l’article par quelques chiffres permettant de contextualiser la consommation carnée en Belgique. Par contre, il est plus compliqué de saisir quels circuits suivent les animaux d’élevage, depuis leur naissance jusqu’à leur transformation en carcasse, pour aboutir en morceaux de viande dans nos étals, puis dans nos assiettes. C’est la raison pour laquelle nous avons été à la rencontre d’un boucher bruxellois et de l’administrateur délégué de la coopérative Agricovert afin d’illustrer quelques circuits parmi la multitude de possibilités. Ces études de cas nous donneront des éléments de réflexion sur la vente directe, mais aussi l’ "éducation à la viande" et la question des labels.

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