Analyse n°200 de Naomi Berger - mai 2014
Comment taxer l’immobilier ? La question qui fâche. Le propos fait des remous chez les partis politiques à l’heure des élections printanières de l’an 2014. En effet, la brique belge est le sujet tabou par excellence. Certaines personnalités se sont pourtant lancées dans l’arène en proposant de taxer les loyers réellement perçus. L’idée plaît : on y voit une manière de mieux taxer le patrimoine et d’alléger la pression fiscale sur les salaires. Ou l’idée déplaît : on craint pour l’épargne de nos aînés et une fragilisation de la classe moyenne. Catastrophe en vue ou douce chimère ? Le projet mérite, à tout le moins, le détour.
Il convient, tout d’abord, de passer en revue la fiscalité immobilière actuelle. Cette dernière démontre, par endroits, quelques failles. Une des alternatives résiderait dans la taxation des loyers. Il est vrai que cela pourrait apporter cohérence et équité à notre système complexe et vétuste. Toutefois, un véritable chamboulement serait à prévoir car les retombées seraient multiples. De la refonte du revenu cadastral à l’encadrement des loyers en passant par une modification des droits d’enregistrement et de donation, les réflexions sont nombreuses et méritent qu’on s’y attarde. L’accessibilité au logement serait directement concernée. Mais cela pourrait aussi avoir des répercussions sur l’urbanisme, la mobilité des personnes ou encore la question énergétique. Le chemin risque d’être long et sinueux. Jusqu’à devenir impraticable ?
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Politologue réorientée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Naomi Berger s’attèle à décortiquer les questions urbaines avec un intérêt marqué pour sa ville d’origine : Bruxelles