Étude n°12 de Julien Milquet - mars 2012
Alors que Turquie et Russie ont été souvent opposées tout au long de leur histoire, on remarque depuis les années 2000 un certain rapprochement entre elles. Quelque peu lassée de demander son adhésion à l’Union européenne (UE) sans jamais y parvenir, la Turquie se cherche de nouveaux partenaires, stratégiques et économiques, et la Fédération de Russie en fait désormais partie. Les deux pays, loin de limiter leurs relations à des échanges commerciaux (liés à l’énergie, aux biens de consommation, au tourisme…), coopèrent également au niveau des relations internationales et de la géopolitique. C’est ainsi que Turquie et Russie ont été amenées à adopter certaines positions communes (sur l’Iran notamment) ou à investir dans des pays traditionnellement ennemis de l’Union européenne ou de l’Occident en général (comme la Syrie).
Cette étude tentera de répondre à la question de savoir si ce nouveau tandem Turquie-Russie constitue une menace (économique, idéologique et/ou géopolitique) pour l’Europe. Elle tentera aussi d’expliquer le pourquoi et l’avenir de cette relation. Pour ce faire, elle commencera par faire un historique de ce qu’a été la diplomatie turque jusqu’à présent ainsi que l’état des lieux de sa relation avec l’Union européenne. Les différents enjeux d’une adhésion turque à l’UE seront aussi évoqués afin de comprendre l’importance de la Turquie pour l’Union (et inversement). Ensuite, la relation Turquie-Russie sera analysée : les différents points de convergences (idéologiques, économiques, stratégiques…) et de divergences seront détaillés. Cette relation sera ensuite mise en perspective avec la présentation de la nouvelle stratégie diplomatique turque. Cette présentation sera précédée d’une brève explication du parti qui a mis en application cette stratégie : l’AKP. L’étude tentera alors de répondre, au vu de tous ces éléments, à la question initiale qui était de savoir si la relation pouvait ou non être dangereuse pour l’UE (et dans quelle mesure). Elle mettra donc principalement les choix turcs en avant étant donné que c’est le possible éloignement de la Turquie de la sphère d’influence européenne qui constitue une grande partie de la menace.
Cette étude utilise différentes sources, principalement des articles de revues consacrées aux relations internationales, ainsi que quelques monographies.
Lire la suite de la publication