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La ville compacte

Vivons heureux, vivons groupés ?

Analyse n°248 de Dimitri Greimers - novembre 2015


Demander à un Belge de décrire sa maison de rêve, il y a fort à parier que sa réponse soit proche de la villa quatre façades de périphérie. C’est proverbial, "le Belge a une brique dans le ventre" !

Depuis le 19e siècle, les autorités publiques ont largement soutenu l’étalement urbain. Noyaux urbains, lieux de vie des ménages et activités économiques se sont progressivement disséminés. L’accroissement de la vitesse de déplacement, d’abord par le train et le tram avec le développement des réseaux vicinaux, ensuite via l’automobile et l’extension de notre réseau routier, lui ont donné un coup d’accélérateur 1.

Aussi confortable que soit ce mode de vie, il apparaît pourtant difficilement conciliable avec les principes d’utilisation durable et humaine du territoire. L’organisation de nos villes de façon diffuse a de fait engendré un certain nombre de gaspillages sur le plan du développement durable et humain.2 Cette prise de conscience de ces effets négatifs a mis à l’agenda la nécessité de recentrer géographiquement une partie des activités humaines.

Des initiatives ont dès lors été mises en place afin de limiter la déconcentration urbaine et de favoriser le développement de la "ville compacte de qualité". À l’inverse de la "ville diffuse", la "ville compacte" entend réduire notre dépendance à l’automobile, met l’accent sur la compacité des fonctions urbaines et la qualité des aménagements publics.

Face aux multiples intérêts contradictoires en jeu, faire sortir de terre ce nouveau modèle urbain reste long et compliqué.

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1 En 1870, le Gouvernement instaure un système d’abonnement de train pour les ouvriers destiné à éviter l’engorgement des villes. Dans O. Dubois, « Le rôle des politiques publiques dans l’éclatement urbain : l’exemple de la Belgique », Développement durable et territoires, Dossier 4, 2005.
2 J. Dagnies, Créer les villes nouvelles les plus humaines d’Europe, Bruxelles : CEPESS, février 2014.


Dimitri Greimers est titulaire d’un master en sciences politiques à orientation Affaires publiques.

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