Analyse n°27 de Citoyenneté & Participation - novembre 2008
S’il y a quelques décennies les violences conjugales étaient du ressort privé, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le législateur, tant au niveau national qu’international, a mis en place une série de lois punissant les auteurs de violences.
Bien qu’encore insuffisantes, aux yeux des acteurs de terrain, des structures diverses ont été mises en place afin de protéger et d’accompagner les victimes vers un meilleur encore à construire. Il n’en reste pas moins que les statistiques continuent de tirer la sonnette d’alarme.
Les victimes de ces violences sont majoritairement féminines. Ce sont notamment des femmes, seules ou avec enfants, qui arrivent souvent en catastrophe dans les centres. Cela ne signifie pas nécessairement que les hommes n’en sont pas victimes, mais des statistiques précises à ce sujet n’existent pas encore.
Les acteurs de terrain ne sont pas surpris par le nombre d’années pendant lesquelles les victimes acceptent de subir des violences, le public non averti par contre s’en étonne. Il est assez courant de l’entendre s’exaspérer quand des femmes ont les possibilités matérielles (les leurs ou celles des pouvoirs publics) pour partir mais ne le font pas. Qu’est-ce qui paralyse tant les victimes ? Qu’est-ce qui fait que des victimes restent en compagnie d’un conjoint dont elles se plaignent et qui les violentent ?
Pour comprendre l’incompréhensible, il faut prendre en compte une composante importante, à savoir que la violence physique n’est que la partie immergée de l’iceberg. Ce qui nourrit cette violence, c’est la violence psychologique. Avant même que les premiers coups soient portés, l’effraction psychologique paralyse la victime.
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